


À terre, des objets trouvés. Pour moi ce sont un peu des pierres inconscientes de l’homme. Créées par l’homme à son insu. Des rebuts de l’homme, des parties qui n’ont pas su satisfaire leurs créateurs soit l’artisan, soit l’ouvrier ou qui en tout cas ont été désignées hasardeusement entant que surplus. J’ai voulu les désigner, leur donner un nom, les baptiser, leur donner de l’importance, qu’elles puissent sortir de l’oubli. Leur dénomination s’est faite en fonction du lieu d’où elles ont été extraites et construites : Murano pour la pierre de verre, Bédoin pour la pierre de sable. Ces deux matériaux se sont transformés une fois livrés à l’eau dans le paysage, les vagues de Murano ont poli le verre du souffleur et la pluie et les éboulements ont séparé de sa masse Bédoin. C’est cela qui a fait que j’en suis venue à récolter cet agglomérat d’ocre sous ces proportions. Il y a l’opposition de deux formes de même grandeur, qui sont composées du même matériau qui ont toutes deux été extraites de leur environnement pour finalement y être abandonnées. Dans un même temps il y a un deux matériaux qui ont été modifié, ce qui a altéré sa composition, sa tenue, et créé une forme solide qui se tient, face à un agglomérat superficiel qui peut redevenir sable à tout moment.